Préface

Cette ressource est essentiellement un dictionnaire de formes : les entrées sont des termes du français, et les articles donnent les termes correspondants en vieil-anglais (identifiables à la couleur rouge) ainsi que dans les autres langues germaniques anciennes, là où nous les connaissons (en caractères noirs et précédés du nom abrégé de la langue).
À côté des termes des langues germaniques, des indications morphologiques sont données, comme les classes des verbes forts ou faibles, les classes et le genre des noms.

Ce dictionnaire ne contient ni définitions ni exemples d’emploi des termes, pour lequels nous renvoyons au Anglo-Saxon Dictionary de Bosworth & Toller (ressource gratuite) ou encore au Dictionary of Old English de l’Université de Toronto, ressource payante au-delà du 20è accès par an. Les chercheurs et étudiants de l’Université Français-Rabelais de Tours ont également accès au Dictionary of Old English Web Corpus par l’intermédiaire du catalogue de la Bibliothèque universitaire.
http://doe.utoronto.ca/pages/index.html
http://sso.scd.univ-tours.fr/search*frf/Z?search=doe+web+corpus&searchscope

MODES DE RECHERCHE :

Trois modes de recherche distincts sont accessibles aux utilisateurs :
– la recherche par mot entier, qui permet d’accéder à une fiche précise en saisissant un mot du français ;
– la recherche par lettre, qui permet d’accéder à des pages de fiches ayant la même lettre initiale et classées par ordre alphabétique (une page contient 50 fiches) ;
– enfin, la recherche par mots-clés pré-enregistrés ; en l’état actuel de cette ressource, 4 mots-clés sont disponibles : ANIMAL (qui couvre tout le règne animal), ARBRE (qui couvre en réalité arbres, arbustes et arbrisseaux), GRAMMAIRE (qui renvoie aux principaux termes de la terminologie grammaticale anglo-saxonne, pour l’essentiel forgés par Ælfric dans sa grammaire du latin, cf. bibliographie), et enfin PLANTE (qui couvre tout le règne végétal en dehors de ARBRE).

ENTREES :

1. Dans le classement alphabétique, les mots composés avec trait d’union (sur-le-champ) ou sans (libre arbitre) sont traités comme des mots simples.
Pour les locutions du type en catimini ou à bon escient, l’entrée est à rechercher au terme principal (catimini et escient).

2. Les verbes pronominaux, qu’ils n’existent que sous la forme pronominale, tel s’abstenir, ou pas, comme (se) laver, doivent être recherchés par leur seule partie verbale (abstenir et laver).

3. En principe, les homographes sont regroupés sur la même fiche mais distingués par un exposant, qu’il s’agisse de mots étymologiquement apparentés ou non. Ex. :
toucher 1 « palper, manier, etc. » et toucher 2 « sens du toucher ».
baie 1 « crique » et baie 2 « fruit ».

4. Certains participes passés et présents français ont une entrée propre en tant qu’adjectifs, soit parce qu’ils traduisent des adjectifs, soit parce que la seule forme attestée en vieil-anglais est le participe.

5. Concernant les noms propres, nous n’avons mentionné que quelques noms de peuples et tribus, de personnages antiques et de pays.

6. Les dictionnaires de vieil-anglais ou autres ouvrages divergent parfois sur le sens d’un terme donné, et le nom de quelques animaux et surtout des plantes est souvent incertain. Concernant les plantes, nous avons essayé de préciser les données à l’aide de la Flore Complète Portative de la France et de la Suisse et du Old English Herbarium and Medicina de Quadrupedibus (cf. bibliographie). Les plantes ayant un nom savant et un ou plusieurs noms populaires, il est parfois difficile d’établir une correspondance exacte entre les termes vieil-anglais et français. C’est pourquoi nous avons préféré ne pas signaler les synonymies éventuelles.

ORGANISATION DES ENTREES :

1. a. Les indications sémantiques sont données entre parenthèses, en caractères gras et obliques, en majuscules s’il s’agit du champ d’application, en minuscules s’il s’agit d’un synonyme. Ex. :
langue (ORGANE) ; légèreté (frivolité).
b. Certaines collocations françaises correspondent bien davantage à une définition ou à une paraphrase sémantique qu’à la traduction exacte du terme vieil-anglais. Ex. :
rampe, n. rampe de glissement pour les bateaux slidor.
ourdir un complot webbian (Vf2).
Strictement, slidor et webbian se traduiraient respectivement par « rampe » et « ourdir ».

2. Pour des locutions telles que le matin, loc. adv., du sud-ouest, loc. adj., en mésintelligence, loc. adj., les étiquettes « adv. » et « adj. » réfèrent au type d’emploi ou à la catégorie syntaxique en vieil-anglais et non à la catégorie syntaxique en français.

3. À l’intérieur d’une même entrée, le classement des termes vieil-anglais est alphabétique. Les conventions sont les suivantes :
. æ suit a, et þ suit t.
. les préfixés en ge– (obligatoire ou optionnel) sont classés à la lettre g. Si ge– est optionnel, il est indiqué entre parenthèses.
. þ note les fricatives interdentales du vieil-anglais [þ] et [ð].
Ex. : s’abaisser, vp. (s’humilier) (ge)ēaþmēdan (Vf1) ♦ (ge)ēaþmēdian (Vf) ♦ geēaþmēttan (Vf1) ♦ (ge)ēaþmōdian (Vf2).

4. Les principales variantes graphiques des termes vieil-anglais sont fournies, dans un ordre indifférent et séparées par des barres obliques (sauf celles pour le suffixe –nes, –ness, –nyss, –nys, –niss, –nis, systématiquement normalisées en –nes).
Ex. : hī(e)nan/hǣnan/hēnan/hȳnan.
Si un terme précédé ou suivi d’un autre mot (préposition, particule, adjectif, etc.) comporte plusieurs variantes, ce mot n’est indiqué qu’une seule fois. Ex. avec des variantes graphiques :
of āceorfan/ācearfan (VF3) = of āceorfan/of ācearfan.
(ge)spyrian/(ge)spirian æfter (Vf1/2) = (ge)spyrian æfter/(ge)spirian æfter.
Ex. avec des variantes lexicales :
lufu/þancas gereccan = lufu gereccan/þancas gereccan.

5. Les formes douteuses du point de vue du sens, de la graphie ou des indications morphologiques sont précédées d’un point d’interrogation.

6. Langues germaniques :
a. Les termes sont donnés pour le vieil-anglais et, le cas échéant et dans cet ordre, pour l’anglais moderne, le gotique, le vieux-norrois, le vieux-haut-allemand et l’allemand moderne, le vieux-saxon et le vieux-frison.

b. Le sens de l’entrée est exclusivement celui du terme vieil-anglais ; en effet, il arrive souvent que les termes de l’anglais moderne et des autres langues germaniques aient un ou des sens différent(s), et ces termes sont donnés à seule fin de permettre des rapprochements étymologiques ou morphologiques.

c. Dans une série où apparaissent plusieurs langues, si des termes appartiennent à la même classe et au même genre, ces données sont indiquées entre accolades à la fin de la série. Ex. :
word > a.m. word, got. waurd, v.n. orð, v.h.a. wort > all.m. Wort, v.s. word, v.fr. (w)ord {nt. a}.
À défaut (ou si les données manquent), elles sont indiquées individuellement entre parenthèses. Ex. :
stellan/stillan/styllan, v.h.a. stellen {Vf1}, v.s. stellian (la donnée manque pour le vieux-saxon).
lǣdan > a.m. lead, v.n. leiða, v.h.a. leiten > all.m. leiten {Vf1}, v.s. lēdian, v.fr. lēda (Vf1) (la donnée manque pour le vieux-saxon).
Les classes verbales et nominales indiquées ainsi que le genre concernent les langues germaniques anciennes. Dans le cas des collocations, ces indications concernent la tête du syntagme. Ex. :
premier chantre magister cirilices sanges (m. a) : l’indication porte sur magister.
chanter des psaumes saltere singan (VF3) : l’indication concerne singan.
Pour les adjectifs en *-a/-ō, la classe n’a pas été indiquée, sauf si celle-ci est différente dans une autre langue. Ex. :
h(e)ard (a/ō) > a.m. hard, got. hardus (u), v.n. harðr (a/ō), v.h.a. hart(i) (ja/jō).

d. Lorsqu’à une même entrée correspondent plusieurs termes vieil-anglais, les conventions sont les suivantes :
– si un terme v.a. est immédiatement suivi d’un ou plusieurs autres termes v.a., ils sont séparés par une marque en forme de losange ♦. Ex. :
plaie, n. cumul/cum(b)l (nt.) ♦ pudd (m.) ♦ sār/swōr.
– si un terme v.a. est suivi de ses cognats dans les autres langues germaniques, les termes de la série sont séparés par une virgule. Ex. :
cyningdōm > a.m. kingdom, v.n. konungdómr, all.m. Königtum {m. a}, v.s. kuningdōm.
Si un nouveau terme v.a. succède à cette série, il en est alors séparé par un losange. Ex. :
cyningdōm > a.m. kingdom, v.n. konungdómr, all.m. Königtum {m. a}, v.s. kuningdōm ♦ cyningrīce.

Un article peut donc se présenter ainsi :
royaume, n. cynedōm (m. a) ♦ cynerīce (nt. ja) ♦ cyningdōm > a.m. kingdom, v.n. konungdómr, all.m. Königtum {m. a}, v.s. kuningdōm ♦ cyningrīce, v.h.a. kuningrīhhi > all.m. Königreich {nt. ja} ♦ hēafodrīce (nt. ja) ♦ rīce, got. reiki, v.n. ríki, v.h.a. rīhhi > all.m. Reich {nt. ja}, v.s. rīki, v.fr. rīke.

e. Lorsqu’une entrée comporte des subdivisions, si un même terme ou une même série revient plusieurs fois, seule la première forme du vieil-anglais est répétée, suivie du symbole ← qui invite à se reporter plus haut dans l’entrée. Ex. :
dur, adj.
1. (MATIERE) h(e)ard (a/ō) > a.m. hard, got. hardus (u), v.n. harðr (a/ō), v.h.a. hart(i) (ja/jō) > all.m. hart, v.s. hard, v.fr. herd. très dur fēolheard
2. (difficile, ardu)hē(a)h/hēa(g) > a.m. high, got. hauhs, v.n. hár (wa/wō), v.h.a. hōh/haoh > all.m. hoch, v.s. hōh, v.fr. hāch/hāg ♦ st(e)arc/streac > a.m. stark, got. starks, v.n. sterkr, v.h.a. starc/starah > all.m. stark ♦ sticol/sticel/sticul, v.h.a. stechal…
3. (sévère, cruel, rigoureux) hatol/hetol/hetel, v.h.a. hazzal ♦ h(e)ard ← ♦ heardheort ♦ … stǣnen, got. staineins, v.h.a. steinīn, v.fr. stēnen ♦ st(e)arc ← ♦ stearcferhþstīþ, v.fr. stīth…

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